OPINION
Bouchez doit-il lâcher le micro… pour mieux revenir ?
Par Kadir Duran – Bruxelles Korner
Trop de média tue le média – Quand c’est trop, c’est le point de trop
Bruxelles , Depuis cinq ans et demi, Georges-Louis Bouchez occupe la scène politique belge avec la régularité d’un métronome… et l’énergie d’un marathonien.
Ancien "socialiste" dans l'âme puis devenu chef de file libéral, il dirige le Mouvement Réformateur comme un monarque politique, seul contre tous mais toujours debout.
Présent sur tous les plateaux, dans toutes les polémiques et sur chaque réseau social, il a fait du MR son image et de son image… le MR.
Mais à force de vouloir incarner tout, tout le temps, la question s’impose : que reste-t-il du MR sans Georges-Louis Bouchez ?
En 2019 : contre toute attente, un coup de théâtre à la présidence
Le 28 novembre 2019, le jeune sénateur montois bat Denis Ducarme et s’installe à la tête du MR avec 62 % des voix.
Une campagne interne éclaire sa méthode d'Hyperactivité sur les réseaux sociaux, Ton franc et tranchant, Promesse de réveiller un parti essoufflé.
Dès son élection, Bouchez refuse la discrétion. Il devient le visage du MR dans chaque combat politique, qu’il s’agisse d’un débat budgétaire ou d’une polémique sur la mobilité bruxelloise.
Un président omniprésent
Radio, télévision, podcasts, réseaux sociaux… GLB commente tout, tout le temps même pendant la pandémie, il se positionne comme l’unique voix libérale “pure”, s’opposant frontalement au PS et à Ecolo sur la gestion sanitaire.
Cette omniprésence galvanise une partie de sa base, mais fatigue aussi l’opinion.
Trop de média tue le média : à force, chaque faux pas devient viral, chaque tension prend des proportions nationales.
Toujours Seul maître à bord avec le drapeauMR en main.
En nommant ses amis et ses rivaux à des postes de responsabilité, Bouchez a neutralisé toute opposition interne, il devient l'homme nécéssaire, fondamental dans la guerre de troie.
Cependant, le MR ne compte plus de contrepoids médiatique fort.
Sophie Wilmès : populaire et désormais députée européenne, mais peu exposée. Willy Borsus : figure wallonne solide mais discret médiatiquement.David Clarinval : compétent, mais absent du devant de la scène et pas charismatique.
Un constat s’impose : être le seul visage d’un parti devient dangereux. Si Bouchez venait à disparaître demain, la question de la succession plongerait le MR dans l’incertitude.
Ainsi, egalement des coalitions à risque à Bruxelles, le style frontal de Bouchez séduit les commerçants et électeurs sécuritaires, mais crispe Ecolo et le PS.
Or, en Belgique, on ne gouverne jamais seul. Un président trop clivant peut compliquer la formation des majorités, même si son discours plaît à la base.
Des polémiques en série, Bouchez attire les polémiques comme un paratonnerre comme les incidents de la Carte PMR : en 2025, son chauffeur utilise un badge handicapé pour se garer gratuitement. Bouchez nie toute responsabilité, mais l’image est désastreuse.
Son Appel à la RTBF : il rappelle une journaliste sur un ton jugé menaçant. L’audio diffusé fait scandale.
Ces affaires, mineures à l’origine, deviennent des tempêtes médiatiques… parce que l’exposition de Bouchez rend impossible toute gestion discrète des crises.
Alors Pourquoi lâcher le micro pourrait l’aider ?
Prendre du recul ne serait pas fuir, mais choisir la stratégie , pour Créer un manque dans l’opinion, Redonner de l’espace aux autres figures du MR,Laisser retomber les polémiques,Revenir avec un discours plus rassembleur.
A savoir que L’art de l’absence en politique, reculer n’est pas abandonner, c’est parfois préparer la prochaine avancée.
S’il choisissait de se mettre en retrait temporairement, Georges-Louis Bouchez pourrait revenir plus fort, plus rassembleur, et avec un parti moins dépendant de sa seule personne.
Et l’ironie de l’histoire ?
Si un jour il faisait un burn-out, il devrait sans doute continuer à travailler… car la mutualité pourrait refuser toute incapacité, au nom même des réformes qu’il a lui-même défendues.
Affaire à suivre....
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