Selon le Paris Match
En Arabie Saoudite, une personne a été exécutée quasiment tous les deux jours cette année. Un Saoudien, condamné à mort pour meurtre, a été décapité au sabre ce lundi à Taëf (ouest), a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Saad al-Sabii avait été reconnu coupable d'avoir roulé sur le corps de sa victime à bord d'une voiture après une dispute, rapporte l’AFP, selon qui il s’agit de la 142e exécution de 2015. Un chiffre glaçant. Par comparaison, 87 personnes avaient été mises à mort l’an dernier dans le royaume wahhabite. Et «seulement» 27 en 2010.
LES "EXÉCUTIONS FRÉNÉTIQUES" SE POURSUIVENT
Amnesty International avait dénoncé en août les «exécutions frénétiques» dans ce pays. Dans un rapport intitulé «Killing in the Name of Justice: The Death Penalty in Saudi Arabia», l’organisation de défense des droits de l’Homme fustigeait le recours arbitraire à la peine de mort dans cette monarchie absolue de droit divin, dirigée par le roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud. Selon l’ONG, «cette sentence est souvent prononcée à l'issue de procès qui bafouent de façon flagrante les normes internationales». «Dans de nombreux cas, les accusés ne sont pas autorisés à consulter un avocat et sont parfois reconnus coupables sur la base d' «aveux» obtenus sous la torture ou les mauvais traitements, devenant les victimes d'erreurs judiciaires grossières», détaillait-elle. Et de conclure : «Si le recours à la peine capitale est horrible en toutes circonstances, il l'est d'autant plus lorsqu'il est appliqué de manière arbitraire à l'issue de procès iniques.»
Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie ou encore trafic de drogue sont passibles de la peine capitale. Ensemble contre la peine de mort (ECPM) cite aussi la sorcellerie, l’homosexualité, ou encore l’espionnage. Rappelons que le système judiciaire est la charia (la loi coranique), qui ne s’établit donc pas sur un Code pénal et laisse une large marge de manoeuvre aux juges. La méthode ? Décapitation publique, en premier lieu, suivie par le peloton d'exécution. ECPM évoque également la lapidation (en cas d’adultère) et la crucifixion. «En attendant l'abolition totale de la peine de mort», l’ONG demande aux autorités saoudiennes «de restreindre le champ d'application de ce châtiment aux seuls crimes impliquant l'homicide volontaire, conformément aux normes internationales, et de cesser de condamner à mort des mineurs et des personnes souffrant d'un handicap mental».
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