Selon L Obs
Après l'assassinant de son père sous ses yeux, Leyla Imret s'est exilée en Allemagne. En 2013, les négociations entre Ankara et les rebelles kurdes la persuadent de rentrer à Cizre, où elle se faire élire. Mais l'été dernier, elle assiste, impuissante, à la reprise des combats. Et vient d'être destituée par les autorités turques, qui l'accusent d'avoir encouragé l'insurrection.
De notre envoyé spécial à Cizre, Guillaume Perrier
Après dix jours de siège et d'interdiction totale de sortir dans les rues, imposés par les forces spéciales de la police turque, la ville kurde de Cizre se relève, groggy. Dans cette commune du sud-est du pays, à la frontière de l'Irak et de la Syrie, les familles sortent des caves et des poulaillers où elles s'étaient terrées. L'explosion de mines a éventré le bitume, laissant des trous béants. Des douilles et des débris de verre jonchent le sol. “Regardez, c'était ma camionnette”, gémit l'épicier du coin en montrant un amas de tôles transpercées de toutes parts. En face, Mehmet Sait a dû fuir en catastrophe après qu'un obus a atterri dans son salon alors qu'il dînait en famille. “Un tank est entré dans le quartier et a tout détruit sur son passage.” Depuis, il dort avec sa femme et ses trois enfants dans la mosquée. Des draps colorés sont tendus en travers des ruelles pour protéger les habitants des tirs de sniper. Comme à Alep ou à Kobané.
Début septembre, la ville kurde de Cizre a été le théâtre d'affrontements entre les rebelles du PKK et les forces spéciales turques.
(Chris Huby/Haytham Pictures)
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