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Tisser des ponts durables entre l’Afrique et l’Europe : diplomatie économique, diasporas et PME au cœur d’un dialogue stratégique  

Tisser des ponts durables entre l’Afrique et l’Europe : diplomatie économique, diasporas et PME au cœur d’un dialogue stratégique  

Tisser des ponts durables entre l’Afrique et l’Europe : diplomatie économique, diasporas et PME au cœur d’un dialogue stratégique  

Par Ayşe Malçikan
                                         

À la Maison des Nations Unies à Bruxelles, un espace emblématique du dialogue multilatéral, s’est tenue récemment une rencontre d’une rare intensité : une table ronde stratégique consacrée à la diplomatie économique et à l’essor des PME africaines et de la diaspora. J’ai eu l’immense honneur d’en assurer l’animation, dans un esprit d’engagement, d’écoute et de construction collective.

Organisé par CredassurGroup Europe, sous l’impulsion de sa fondatrice Esther M. Mbidi, et avec le soutien précieux de la Représentation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès de l’Union européenne, cet événement a rassemblé un panel remarquable de femmes et d’hommes d’action. Diplomates, ministres, entrepreneurs, responsables institutionnels, membres de la diaspora : toutes et tous étaient réunis pour réfléchir ensemble aux leviers d’action concrets pour renforcer la coopération économique entre les deux continents.

Un lieu symbolique pour une diplomatie économique vivante

Animer cette table ronde dans un lieu tel que la Maison des Nations Unies à Bruxelles a conféré à cette rencontre une dimension à la fois institutionnelle et profondément humaine. Car c’est bien là que se jouent les nouvelles formes de diplomatie : non plus exclusivement au sommet des États, mais dans ces espaces intermédiaires où société civile, milieux économiques et instances internationales peuvent dialoguer à égalité.

La diplomatie économique à laquelle je crois est une diplomatie vivante, ancrée dans les réalités de terrain, portée par des récits authentiques, connectée aux besoins réels des entrepreneur·es et des territoires. Et ce moment en a été l’illustration concrète : un espace de réflexion stratégique, mais aussi d’émulation, de partage d’expériences et de co-construction.



Trois piliers pour un avenir partagé

Les échanges ont été articulés autour de trois thématiques majeures qui structurent aujourd’hui les défis comme les promesses de la coopération économique entre l’Afrique et l’Europe.

Financer les PME africaines et de la diaspora

Le premier pilier concernait les mécanismes de financement. Comment lever les barrières structurelles qui freinent l’accès des PME africaines et diasporiques aux financements adaptés ? Comment créer des écosystèmes favorables à l’investissement, tout en respectant les spécificités locales ? La question des fonds de garantie, du micro-crédit structuré, des partenariats public-privé et de la transparence bancaire ont été longuement discutés. L’objectif : faire du financement un levier d’autonomisation économique et non un facteur d’exclusion.

Créer des partenariats économiques durables

Le second axe a porté sur la structuration de partenariats durables entre l’Europe et l’Afrique. Les participant·es ont souligné la nécessité de sortir des logiques extractives et asymétriques, pour construire des relations économiques fondées sur la réciprocité, la confiance et la co-innovation. Il ne s’agit plus d’aide au développement, mais de coopération entrepreneuriale stratégique. Les institutions européennes, les ambassades, les organismes d’accompagnement économique ont un rôle-clé à jouer pour favoriser ces passerelles.



Insérer les PME dans les chaînes de valeur mondiale

Enfin, les discussions ont mis l’accent sur la nécessité d’intégrer pleinement les PME africaines dans les chaînes de valeur mondiale. Trop souvent cantonnées aux marges de la production globale, elles doivent aujourd’hui pouvoir jouer un rôle à part entière dans la transition économique, numérique, énergétique. Cela suppose des investissements dans la formation, dans l’accès au marché, mais aussi dans la structuration locale de filières d’excellence. Les diasporas peuvent ici jouer un rôle d’interface stratégique entre les deux continents.

Une assemblée de haut niveau et d’une rare diversité

Ce qui a donné à cette rencontre sa densité et sa qualité, ce sont bien sûr les intervenant·es présents, tous porteurs d’une parole forte, ancrée dans l’expérience et dans l’action.

Parmi eux, M. André Flahaut, ministre d’État belge, ancien président de la Chambre des représentants, a honoré les débats de sa présence, apportant une vision institutionnelle éclairée sur les liens entre diplomatie parlementaire et coopération économique. À ses côtés, M. Khalid El Bernoussi, expert en relations euro-africaines, a souligné l’importance des alliances économiques réciproques. Mme Maritza Formisano, cheffe d’entreprise et consultante en stratégie, a rappelé le rôle central des femmes entrepreneures dans le tissu économique africain.

Ont également pris la parole des figures marquantes du terrain comme Jéhu N., consultant en innovation et start-up, Fabian Lenaerts, expert en financement européen, ou encore Ludo Pyis, conseiller stratégique en investissement durable. Sans oublier Bonaventure Nzavugambonyimana, porteur de projets en agro-industrie, et Olivier Kenhago Tazo, spécialiste des diasporas économiques. Toutes ces voix ont enrichi les réflexions, et donné à cette table ronde une réelle épaisseur stratégique et humaine.



Pour conclure
Tisser des ponts économiques entre l’Afrique et l’Europe, ce n’est pas une formule abstraite. C’est une réalité que nous devons construire chaque jour, avec audace, méthode et humanité. Cette rencontre à Bruxelles l’a prouvé : les idées, les compétences et les volontés sont là. Il nous appartient maintenant de faire vivre ces ponts, de les renforcer, et de les ouvrir à d’autres.

Je suis fière d’y contribuer. Avec engagement, avec écoute, avec conviction.



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