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Bye Bye RTBF

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Bruxelles Korner / Kadir Duran

La RTBF face à de profonds changements : moins de chaînes, plus d’économies et un recentrage sur ses missions fondamentales

Bruxelles, 11 juillet 2025 – La ministre des Médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Jacqueline Galant (MR), a annoncé ce vendredi une série de réformes majeures qui vont profondément transformer la RTBF. Bien que le contrat de gestion de la radiotélévision publique ne soit officiellement renégocié qu’en 2027, le gouvernement a validé un avenant qui marque un tournant important pour le paysage audiovisuel francophone.

Moins de chaînes de télévision et de radios

L’une des mesures phares concerne la réduction du nombre de chaînes et de radios exploitées par la RTBF. Une analyse complète de l’offre audiovisuelle devra être réalisée et remise au conseil d’administration d’ici au 30 juin 2026. Avec neuf radios (Vivacité, La Première, Tipik, Classic 21, Musiq3, Tarmac, Jam, Viva+ et RTBF Mix) et quatre chaînes de télévision (La Une, Tipik, La Trois, Arte Belgique), la RTBF devra envisager une rationalisation de son offre pour éviter la dispersion des moyens.

Retour possible de la publicité dans « Matin Première »

Autre changement annoncé : la réintroduction possible de la publicité dans l’émission radio « Matin Première », à condition que la RTBF le juge utile. Cette mesure vise à diversifier les sources de financement du service public.

Fin de l’indexation automatique de la dotation

Sur le plan financier, le gouvernement met un coup d’arrêt aux hausses automatiques. La dotation annuelle de 350 millions d’euros ne sera plus indexée ni augmentée de 2 % chaque année comme c’était le cas jusqu’à présent. La Fédération Wallonie-Bruxelles souhaite ainsi maîtriser les dépenses publiques allouées à la RTBF.

Renforcement du service minimum en cas de grève

Jacqueline Galant souhaite également un renforcement du service minimum, afin d’assurer une continuité d’information pour les citoyens en cas de grève au sein du média public.

Libéralisation des droits sportifs

La ministre a également décidé de réviser la politique d’acquisition des droits sportifs. La RTBF devra permettre aux chaînes privées d’acquérir les droits de retransmission des événements sportifs « au prix du marché », favorisant ainsi une concurrence plus équitable dans le secteur audiovisuel.

Une radio d’urgence pour les situations de crise

Dans un souci de sécurité et de service public, une radio d’urgence sera mise en place d’ici le 1er janvier 2026. Ce canal de communication spécifique permettra aux autorités de s’adresser directement à la population en cas de catastrophe naturelle, de crise majeure ou de guerre.

Soutien accru aux médias de proximité

Enfin, la RTBF prendra désormais en charge les coûts techniques liés à la diffusion des télévisions locales sur sa plateforme numérique Auvio, un geste en faveur des médias de proximité et de la diversité de l’information locale.

Une réforme aux accents idéologiques

Au-delà des aspects techniques et financiers, ces réformes traduisent également une lutte politique plus large. De nombreux observateurs estiment que le Mouvement Réformateur (MR), formation libérale de Jacqueline Galant, a saisi l’occasion pour attaquer un bastion historiquement marqué par l’influence socialiste : la télévision publique.

Certains redoutent une privatisation progressive de la RTBF, par étapes, à l’image de ce qui s’est produit avec TF1 en France, autrefois chaîne publique, aujourd’hui entièrement privatisée et dominée par des intérêts privés. Cette transformation pourrait conduire, à terme, à un contrôle accru des sociétés internationales privées sur l’information, la culture et le mode de vie des Belges francophones.

Pour les critiques de la réforme, ces mesures risquent d’éroder l’indépendance et le rôle social du média public, au profit d’une logique purement marchande et concurrentielle.

Vers un nouveau contrat en 2027

Pour Jacqueline Galant, ces premières réformes marquent un recentrage nécessaire de la RTBF sur ses missions fondamentales. « La RTBF n’a pas vocation à devenir le centre de gravité de l’audiovisuel belge francophone », souligne la ministre. Elle insiste toutefois sur la valeur ajoutée d’un média de service public, qui conserve un rôle clé dans le paysage médiatique. Le nouveau contrat de gestion prévu pour 2027 sera l’occasion de définir plus en profondeur les contours de ce rôle.

Kadir Duran / Bruxelles Korner – Tous droits réservés – ©2025

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