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Proche et Moyen-Orient
Tension au maximum entre Moscou et Ankara après la destruction d'un avion russe
Par LEXPRESS.fr, publié le 24/11/2015 à 17:08, mis à jour à 18:41
Pour Moscou, la destruction du Sukhoï Su-24 par la chasse turque est un "coup de poignard dans le dos". La Russie appelle ses ressortissants à quitter la Turquie. Le point sur la situation.
Des Sukhoi Su-30 SM sur une base russe en Syrie.
AFP/Komsomolskaya Pravda/Alexander Kots
L'aviation turque a abattu ce mardi matin un chasseur-bombardier russe Sukhoï Su-24 qui participait à des opérations aux côtés des troupes du régime de Damas au nord de Lattaquié, dans l'extrême nord-ouest de la Syrie, tout près de la frontière turque. Que sait-on de cet incident, le plus grave entre les deux pays depuis le début de l'intervention russe au Proche-Orient?
Que s'est-il passé exactement?
Bonne question... Les versions divergent radicalement entre Moscou et Ankara. Selon la Russie, le bombardier Su-24 ne ne menaçait pas la Turquie, l'avion ayant été touché en territoire syrien à un kilomètre de la frontière turque. L'appareil se serait ensuite écrasé à quatre kilomètres, côté syrien. Le président russe Vladimir Poutine a précisé que l'avion et les pilotes russes "ne menaçaient nullement la Turquie" puisqu'ils "remplissaient leur mission principale" en frappant des groupes de combattants anti-Assad principalement composés deressortissants russes dans le nord de la province de Lattaquié.
Pour la Turquie au contraire, "un avion russe Su-24 a été abattu conformément aux règles d'engagement après avoir violé l'espace aérien turc". Dans une déclaration publiée sur son site internet, l'état-major turc a confirmé que le chasseur-bombardier russe avait été mis en garde "dix fois en l'espace de cinq minutes". "Aux alentours de 9h20 (07h20 GMT), un avion à la nationalité inconnue a violé l'espace aérien turc, en dépit de multiples avertissements. Deux de nos avions F-16 qui patrouillaient dans le secteur sont intervenus", a précisé l'armée. "Tout le monde doit savoir qu'il est de notre droit internationalement reconnu et de notre devoir national de prendre toutes les mesures nécessaires contre quiconque viole notre espace aérien ou nos frontières", a déclaré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Le Pentagone américain a donné raison à la version d'Ankara en indiquant que les pilotes turcs avaient averti l'avion russe dix fois avant de l'abattre.
Dans une lettre du représentant permanent de la Turquie à l'ONU, il est précisé que deux avions russes ont violé l'espace aérien turc sur une profondeur de 1,36 mile (soit environ 2,2 km) pendant 17 secondes. Les avertissements ont duré 5 minutes alors que les avions russes se dirigeaient vers la Turquie. L'armée turque leur demandait, en vain, "de changer leur cap vers le sud".
Est-ce la première fois?
Oui, même s'il y a déjà eu des incidents.Le 3 octobre dernier, des chasseurs turcs avaient intercepté un avion militaire russe engagé en Syrie qui avait violé leur espace aérien et l'avaient forcé à faire demi-tour. Moscou avait alors mis en cause les "mauvaises conditions météo". L'armée turque avait également abattu le 16 octobre un drone de fabrication russe qui avait pénétré dans le ciel turc.
Qu'est-il arrivé aux pilotes de l'avion russe?
Le premier pilote a été tué par des rebelles qui lui ont tiré dessus alors qu'il atterrissait après s'être éjecté de l'appareil. De nombreuses vidéos circulant sur Internet et publiées sur les réseaux sociaux par l'opposition montrent des images présentées comme celle du pilote mort entouré de rebelles de différentes factions syriennes.
Fadi Ahmed, un porte-parole du groupe rebelle Premier front côtier, a indiqué à l'AFP que "le pilote russe avait été tué par des tirs en tombant avec son parachute", sur la zone du Jabal Turkman (Montagne des Turkmènes), dans la province de Lattaquié. "La 10e Brigade (un autre groupe rebelle) a transféré le corps du Russe vers la base d'opérations conjointe des rebelles" dans la région, a ajouté Omar Jablaoui, un militant travaillant avec les rebelles dans le secteur. Selon ces sources, les rebelles recherchaient toujours le second pilote russe.
Quelles conséquences diplomatiques?
Elles sont encore difficiles à évaluer mais elles seront forcément lourdes. Vladimir Poutine a averti Ankara des "conséquences sérieuses" sur leurs relations après ce qu'il qualifie de "coup de poignard dans le dos" porté "par les complices des terroristes". Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a décidé d'annuler sa visite mercredi à Ankara. Il a aussi déconseillé aux Russes tout voyage en Turquie.
Le président russe a en outre regretté qu'Ankara ait demandé une réunion extraordinaire de l'Otan, dont elle est membre, au lieu de discuter de ce problème directement avec Moscou. Une "réunion extraordinaire" du Conseil de l'Atlantique Nord, principal forum de consultation politique de l'Otan, est en effet prévue à Bruxelles ce mardi en fin d'après-midi.
Quelle est la position de la France?
A Washington, où il tient une conférence de presse avec Barack Obama, François Hollande a parlé d'un "évènement grave". "Nous devons éviter toute escalade qui serait dommageable dans la seule cause qui convienne: la lutte contre le terrorisme." Plus critique envers la Russie, le président américain a estimé, lui, que "la Turquie a le droit de défendre son intégrité territoriale et de son espace aérien". Il espère néanmoins que des "mesures" seront prises "pour éviter l'escalade".
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Selon Le Soir
L’aviation turque a abattu mardi un avion militaire russe qui avait violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie, a indiqué la présidence turque.
Les deux chaînes d’information NTV et CNN-Türk ont diffusé des images de la chute d’un avion militaire en feu dans le ciel, s’écrasant dans les montagnes proches de la frontière turque, en face de la province de Hatay (sud de la Turquie). Selon NTV et CNN-Türk, les deux pilotes de l’avion se sont éjectés.
Peu après avoir annoncé avoir abattu l’avion russe, la Turquie a décidé de saisir l’ONU et l’Otan, dont elle est membre.
L’avion se trouvait dans l’espace aérien syrien, selon la Russie
L’avion de combat Su-24 abattu par l’aviation turque appartient à l’armée russe mais n’a jamais quitté l’espace aérien syrien, a annoncé le ministère russe de la Défense alors que la Turquie affirme que l’appareil a violé son espace aérien.
« Aujourd’hui, sur le territoire syrien, à cause de tirs présumés venus du sol, un avion Su-24 appartenant aux forces aériennes russes déployés en Syrie, s’est écrasé », a déclaré le ministère dans un communiqué, ajoutant qu’il « se trouvait exclusivement dans l’espace aérien syrien » et que le sort des deux pilotes restait « à définir ».
Lorsqu’il a été touché par des tirs, l’appareil se trouvait à 6.000 mètres, selon le ministère russe. « Les circonstances de la chute de l’avion sont en train d’être déterminées », a-t-il ajouté.
L’un des deux pilotes a été capturé par des rebelles syriens, a rapporté la chaîne de télévision turque CNN-Türk.
Le pilote a été capturé par des rebelles syriens turkmènes qui combattent le régime de Bachar al-Assad dans les montagnes proches de la frontière turque, en face de la province de Hatay (sud de la Turquie), selon cette source.
Selon des médias turcs, l’un des deux pilotes a été capturé par des rebelles syriens turkmènes qui combattent le régime de Bachar al-Assad dans les montagnes proches de la frontière turque, en face de la province de Hatay (sud de la Turquie).
De multiples incidents
Depuis le début de l’intervention militaire russe aux côtés du régime du président Bachar al-Assad fin septembre, les incidents de frontière se sont multipliés entre Ankara et Moscou.
Le 3 octobre dernier, des chasseurs turcs avaient intercepté un avion militaire russe engagé en Syrie qui avait violé leur espace aérien et l’avaient forcé à faire demi-tour. Moscou avait alors mis en cause les « mauvaises conditions météo ».
L’armée turque avait également abattu le 16 octobre un drone de fabrication russe qui avait pénétré dans le ciel turc.
La tension entre les deux pays s’est encore accrue ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui ont, selon Ankara, visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. La Turquie a convoqué vendredi l’ambassadeur russe pour le mettre en garde contre les « sérieuses conséquences » de cette opération.
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