Selon Le Soir
Elle s’appelait Diesel. Malgré son nom qui sent le macho de cinéma, c’était une chienne. Lancée par les forces de police du RAID dans la planque de terroristes à Saint-Denis, elle a été tuée par une explosion provoquée par une femme. Elle a fait sauter sa ceinture d’explosifs.
Tout est nouvelle dans l’avalanche d’événements qui nous ensevelissent ces derniers jours. La mort d’un chien dans une opération de police, un bon chien, qui sniffait les bombes des méchants, en est une de plus. Mercredi midi, elle a soudain fait la une des sites d’info, puis des réseaux sociaux. La photo du chien. Le tweet de la police : « Diesel, malinois de 7 ans, chienne d’assaut du #RAID a été tuée par les terroristes dans l’opération en cours #SaintDenis » Et puis la déferlante de réactions.
L’utilisation de chiens d’assaut et de chiens renifleurs d’explosif est indispensable dans de telles opérations, rappelle la police. Dimanche, rue Delaunoy à Molenbeek, les chiens aussi étaient prêts à intervenir. Mais les internautes du café du Commerce n’en ont cure : « Pourquoi pas des robots à la place des chiens ? RIP Diesel, tu es maintenant dans le paradis des chiens. Je propose que la mairie d’Asnières offre une concession gratuite à Diesel. C’est triste de laisser mourir des chiens de cette façon, on en tue déjà beaucoup trop. Un chien héroïque. » Et pas seulement en français.
Le #je suisunchien est créé pour rassembler les réactions. Mais c’était une chienne, alors #jesuisunechienne ? Ça a moins de style, avouons-le. Ou #jesuisdiesel ? Mais Vin pourrait s’en offusquer. Ou la marque de fringues hype.
Un chien, ça vous regarde avec des yeux mouillés, ça vous émeut, ça vous prend aux tripes ou au cœur, loin du cerveau et de la raison. Alors les gens réagissent avec leurs tripes et leur cœur. « Diesel a donné sa vie pour la France ». Diesel, la France, elle s’en moquait comme de sa première pâtée. Elle a simplement effectué son job, comme on l’avait dressée à le faire.
Mais là, on ne fait que dans la sensiblerie. D’aucuns plongent tout schuss dans les outrances : « Diesel avait plus de valeur à mes yeux que ces sous-merdes. » ou « Deux chiennes sont mortes. Celle du Raid est au paradis. L’autre brûle en enfer. » Cette affaire fait perdre la raison. La mort d’un chien ne peut pas occulter celle de 129 personnes vendredi soir. Ni même celle des deux terroristes de Saint-Denis. Quoi que certains puissent en penser, c’étaient des êtres humains.










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