BRUXELLES KORNER / Kadir Duran
Saint-Josse au bord de la faillite : tout ce qu’il reste, c’est augmenter les tickets de stationnement ?
Alors qu’elle annonçait fièrement un léger boni pour l’exercice 2023, la commune de Saint-Josse se retrouve en réalité avec un déficit abyssal de 3,4 millions d’euros. Les caisses sont quasiment vides : il ne reste que 22.000 euros sur les 10 millions d’épargne constitués sous l’ère de Jean Demannez. Une crise budgétaire profonde, dissimulée derrière une façade rassurante.
Une gestion dans l’impasse
Le chef de groupe PS, Philippe Boikote, ne mâche pas ses mots. Il fustige la majorité actuelle pour :
ses promesses jamais tenues,
ses dépenses inconsidérées, notamment pour des festivités ou projets mal conçus,
l’absence de recettes nouvelles,
et le manque total de vision stratégique.
Les 7 points noirs soulevés par l’opposition
Un déficit maquillé
Annoncé comme positif, le solde 2023 est en fait négatif de 3.407.609,51 €.
Les réserves, qui s’élevaient à 10 millions, sont quasiment épuisées.
La capacité d’autofinancement de la commune est désormais compromise.
Hygiène urbaine : promesses évaporées
Aucune toilette publique dans le Quartier Nord, malgré les engagements.
Les rues subissent les conséquences : urines, déjections, saleté généralisée.
Personnel communal : heures sup' non payées
Les agents de prévention ne sont pas indemnisés pour leur travail supplémentaire.
Résultat : démotivation et sentiment d’injustice.
La Maison des Cultures : un chantier à 17 millions
Lancement en 2014, à l’arrêt en 2025.
Coût initial : 4 millions → Coût actuel : 17 millions d’euros.
Qui va payer ? Les citoyens, probablement.
Piscine communale : vols à répétition
Des casses dans la caisse des Bains et des mesures inexistantes.
Un employé licencié à tort, aucun monnayeur automatique installé.
Chiens dangereux : l'inaction
Incidents fréquents, parfois graves, relayés sur les réseaux sociaux.
Les victimes ne sont pas soutenues. La réglementation, elle, reste lettre morte.
Criminalité économique
Une étude de la VUB révèle que la moitié des faillites locales sont liées à des activités criminelles.
La commune n’utilise pas les outils légaux à sa disposition.
Augmenter les tarifs de stationnement : seule “solution” ?
Face à cette situation alarmante, la majorité propose en urgence une hausse des tarifs de stationnement :
Tarifs horaires relevés,
Redevance forfaitaire alourdie,
Frais de rappel augmentés.
Cette mesure suscite l’indignation :
Elle pénalise les visiteurs, déjà peu incités à venir,
Elle n’est pas intégrée à un vrai plan de redressement,
Elle pourrait toucher d’autres publics à l’avenir : habitants, personnel communal…
Une commune à la dérive
Au-delà du trou budgétaire, c’est toute une gestion politique qui est remise en question :
Opacité des décisions,
Dépenses de prestige,
Absence totale de stratégie à long terme.
À ce rythme, le dépôt de bilan de Saint-Josse n’est plus une hypothèse lointaine mais une réalité qui se rapproche dangereusement.
Saint-Josse, commune “la plus jeune et la plus petite” du pays, risque de devenir aussi l’une des plus instables.
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