Quoi de Neuf au Kirghizistan ?
Le Kirghizistan, leader mondial de la protection des écosystèmes de montagne
Par Kadir Duran / Bruxelles Korner
https://youtu.be/tTI7Dc7qG5Y?si=N4Jq5TfQx2HJdT0u

Conscient du rôle fondamental joué par les écosystèmes de montagne tant pour la préservation de la biodiversité que pour le bien-être socio-économique des populations qui y vivent le Kirghizistan s’est affirmé ces dernières années comme l’un des acteurs les plus engagés de la diplomatie environnementale mondiale.
Sous la direction du Président Sadir Japarov, le pays a porté plusieurs initiatives ambitieuses au sein des Nations Unies pour inscrire durablement l’agenda des montagnes dans les priorités climatiques internationales.
Un activisme diplomatique fort au sein des Nations Unies
Depuis 2021, le Kirghizistan a joué un rôle moteur dans l’adoption de résolutions majeures visant à protéger les régions montagneuses :
2021 – La nature ne connaît pas de frontières
Adoption par l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution soulignant l’importance de la coopération transfrontalière pour la conservation, la restauration et l’utilisation durable de la biodiversité.
2021 – Renforcement de la surveillance des glaciers
Adoption d’une résolution de l’UNESCO visant à intensifier la recherche scientifique sur les glaciers de montagne, dont la fonte accélérée menace l’équilibre hydrique de toute l’Asie centrale.
2022 – Année internationale du développement durable des montagnes
Une étape historique qui a permis de sensibiliser la communauté mondiale aux risques environnementaux et socio-économiques qui pèsent sur les populations montagnardes.
2022 – 2023-2027 : Cinq années d’action pour les montagnes
Nouvelle résolution de l’Assemblée générale déclarant un cycle de cinq ans dédié au développement durable des zones montagneuses, renforçant l’engagement international envers ces territoires vulnérables.
Aujourd’hui, le Kirghizistan pousse pour un dialogue mondial annuel sur les montagnes et le climat, intégré au processus de la CCNUCC.
Une initiative stratégique pour garantir que les enjeux des régions en altitude soient traités au même niveau que ceux des océans ou des forêts tropicales.
Un pays façonné par les montagnes : richesse et vulnérabilité
Situé au cœur de l’Asie centrale, le Kirghizistan est un pays où 94 % du territoire se situe au-delà de 1 000 mètres d’altitude.
Ces montagnes ne sont pas qu’un symbole : elles constituent la base de la vie pour les 7 millions d’habitants du pays, mais aussi pour les États voisins qui dépendent de ses ressources hydriques.
Pourtant, ces massifs autrefois considérés comme immuables font face à une crise sans précédent.

Une région où le climat se réchauffe deux fois plus vite qu’ailleurs
Les données scientifiques sont alarmantes :
En Asie centrale, les températures augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale.
Les glaciers kirghiz ont perdu environ 16 % de leur masse en 70 ans.
Ces glaciers constituent une source d’eau potable essentielle pour des millions de personnes dans toute la région.
La diminution des flux glaciaires affecte directement les rivières qui alimentent les pays en aval une réalité qui concerne non seulement le Kirghizistan, mais l’ensemble des États d’Asie centrale.
Ce phénomène, observé dans toutes les régions montagneuses du monde, menace la sécurité hydrique, l’agriculture et la stabilité sociale.
Catastrophes naturelles et risques accrus
Sous l’effet du changement climatique, les zones de montagne subissent de manière disproportionnée :
coulées de boue
inondations
glissements de terrain
avalanches
sécheresses
incendies de forêt
Ces catastrophes, de plus en plus fréquentes, mettent en danger les vies humaines, détruisent les infrastructures et fragilisent les économies locales.
Une menace pour l’économie et la stabilité sociale
Le changement climatique affecte non seulement les ressources naturelles du Kirghizistan, mais aussi l’ensemble de son modèle économique, fortement dépendant :
de l’eau glaciaire, indispensable à l’agriculture et à l’hydroélectricité ;
de l’agriculture, qui représente 23 % du PIB et subit déjà désertification, perte de pâturages et phénomènes météorologiques extrêmes ;
de la production énergétique, pilier stratégique du pays.
La fonte accélérée des glaciers constitue donc un risque majeur pour la sécurité alimentaire, énergétique et hydrique du Kirghizistan et de toute l’Asie centrale.
Pour finir, Le Kirghizistan, voix indispensable dans le débat climatique mondial
Avec ses initiatives répétées au sein de l’ONU et son plaidoyer constant pour la reconnaissance des vulnérabilités montagnardes, le Kirghizistan s’impose comme un leader naturel dans la lutte internationale contre le changement climatique.
Dans un monde où les effets du réchauffement dépassent les frontières, l’exemple kirghiz rappelle une vérité essentielle : protéger les montagnes, c’est protéger l’eau, la vie et l’avenir de millions de personnes.










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