Bruxelles au bord du gouffre financier : les caisses pourraient être vides dès avril 2026
Finances régionales : vers une faillite politique assumée ?
Par Kadir Duran • Bruxelles Korner

La Région bruxelloise fait face à l’une des plus graves crises financières de son histoire récente. Les signaux d’alarme, longtemps ignorés, sont désormais clairs : à ce rythme, les caisses régionales pourraient être à sec dès avril 2026.
Dans les couloirs du Parlement, certains ironisent déjà :
« Plusieurs députés régionaux devront peut-être se trouver un autre travail en janvier 2026 », tant l’absence de vision et l’enchaînement d’erreurs budgétaires ont contribué à fragiliser dangereusement l’État régional.
Une gestion budgétaire à bout de souffle
Ce que redoutaient experts, analystes et institutions financières se confirme :
Bruxelles est au bord d’une crise de liquidités.
L’alerte officielle est venue du ministre bruxellois des Finances en affaires courantes, Dirk De Smedt (Open VLD), qui a reconnu publiquement que :
les recettes sont trop irrégulières,
les déficits structurels creusent chaque année davantage le trou,
la trésorerie est devenue insuffisante pour absorber les dépenses courantes.
Selon lui, dès le printemps, la Région pourrait se retrouver dans l’impossibilité de payer ses obligations les plus basiques : fournisseurs, subsides, ou encore services publics essentiels.
Les banques tirent le frein d’urgence
L’autre choc vient du côté du secteur financier.
Les banques, traditionnellement prudentes mais rarement alarmistes face au secteur public, retirent progressivement leur soutien :
Belfius refuse de prolonger sa ligne de crédit au-delà du 31 décembre.
ING arrive au terme de la sienne, sans garantie de reconduction.
Ces lignes constituaient la bouée de sauvetage d’une trésorerie déjà exsangue. Leur retrait est un signal de défiance extrêmement rare envers une entité publique et un avertissement lourd de conséquences.
Un comité d’urgence… mais une marge quasi inexistante
Face à l’urgence, le ministre a convoqué le Comité de stratégie financière, chargé de :
stabiliser la trésorerie,
sécuriser l’accès au financement,
élaborer des scénarios en cas de coupure totale du crédit.
Mais dans une Région en affaires courantes, sans majorité budgétaire et plombée par l’immobilisme politique, les options sont très limitées.
Les mesures d'urgence risquent d'être insuffisantes sans accord politique clair — ce qui, pour l’instant, reste hors de portée.
L’opposition dénonce un sabotage budgétaire
Le député Benjamin Dalle (CD&V) a résumé la situation sans détour :
« À partir du mois d’avril, les caisses de la Région bruxelloise pourraient être vides. »
Il accuse frontalement les six partis impliqués dans les négociations de bloquer toute forme d’accord budgétaire, plongeant Bruxelles dans une navigation à vue dangereuse.
Pour Dalle, la paralysie politique actuelle aggrave la crise financière et met directement en péril la stabilité de la capitale.
Une responsabilité politique immense
Années de dépenses incontrôlées, incapacité à réduire les déficits, impossibilité d’adopter un budget crédible :
la Région paie aujourd’hui le prix d’une décennie de compromis bancals et de gestions successives sans cap clair.
Le terme circule désormais dans les milieux économiques et politiques :
« banqueroute politique ».
Et le verdict pourrait être sévère :
les citoyens demanderont des comptes en 2026, et certains élus pointés pour leur absence de vision et leur incapacité à réformer — devront peut-être envisager une reconversion.
Conclusion : un printemps de tous les dangers
Sans accord solide dans les semaines à venir, Bruxelles pourrait :
perdre définitivement l’accès au financement bancaire,
ne plus être en mesure d’honorer ses engagements financiers,
se retrouver sans trésorerie dès avril 2026.
Pour une capitale européenne, l’impact serait historique et le choc politique immense.
Car au-delà des débats partisans, c’est la crédibilité et la stabilité de Bruxelles qui sont aujourd’hui en jeu.











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