Azerbaïdjan – États-Unis : une visite historique d’Ilham Aliyev à Washington scelle un tournant diplomatique
Par Kadir Duran
Trente ans après l’occupation de 20 % de son territoire par l’Arménie et l’exode forcé d’un million de ses citoyens, l’Azerbaïdjan s’impose aujourd’hui comme puissance majeure du Caucase du Sud. Après la victoire militaire de 2020, sous la conduite du président Ilham Aliyev, Bakou a repris le contrôle de ses terres et relancé le processus de paix avec Erevan, soutenu par plusieurs médiateurs internationaux.
La réélection de Donald Trump en 2024 a marqué un nouveau départ dans les relations bilatérales. Échanges téléphoniques, lettres officielles et convergences politiques ont préparé le terrain pour la visite officielle d’Ilham Aliyev à Washington, le 7 août 2025, à l’invitation du président américain.
Deux accords majeurs ont été signés :
• Un mémorandum stratégique pour renforcer la coopération dans l’énergie, le commerce, la défense, l’intelligence artificielle et les investissements, avec la suspension de la Section 907 du Freedom Support Act, qui interdisait depuis 1992 toute aide directe à l’Azerbaïdjan.
• Une déclaration conjointe avec l’Arménie et les États-Unis, confirmant la finalisation de l’accord de paix, la fermeture du Groupe de Minsk de l’OSCE et la création d’un corridor régional baptisé « Trump Route for International Peace and Prosperity » (TRIPP).
Cette rencontre est saluée à Bakou comme un succès diplomatique majeur, élevant les relations Azerbaïdjan–États-Unis au rang de partenariat stratégique et ouvrant la voie à une paix durable, à la stabilité régionale et à de nouvelles opportunités économiques dans le Caucase du Sud.
Pour lire l'article complet de Mazahir Afandiyev
Membre du Milli Majlis
de la République d’Azerbaïdjan,
Membre du Groupe de travail pour les relations interparlementaires Azerbaïdjan–États-Unis :
Au début des années 1990, à la suite de l’agression armée de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan, près d’un cinquième du territoire azerbaïdjanais est resté sous occupation pendant 30 ans. Cette occupation s’est accompagnée du nettoyage ethnique massif d’environ un million d’Azerbaïdjanais de ces territoires, ainsi que de la commission d’autres crimes graves.
Il n’est un secret pour personne que les pays coprésidant le Groupe de Minsk de l’OSCE, disposant d’un mandat de l’ONU – à savoir la Russie, la France et les États-Unis – ont mené pendant 30 ans des négociations infructueuses pour résoudre le conflit arméno-azerbaïdjanais.
Finalement, en 2020, l’Azerbaïdjan, en tant que membre exemplaire des Nations unies, a unilatéralement assuré la mise en œuvre des quatre célèbres résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce faisant, notre pays a résisté à toutes les pressions et, sous la direction du Commandant en chef, le Grand Leader, le président Ilham Aliyev, a remporté une victoire éclatante lors de la Seconde guerre patriotique du Karabakh, créant ainsi une atmosphère totalement nouvelle, tant dans la région que dans l’architecture politique mondiale.
Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan est reconnu par tous les pays du monde comme l’État leader du Caucase du Sud. L’Arménie est désormais proche d’accepter les conditions de l’Azerbaïdjan pour une paix durable et de signer un accord de paix. L’Azerbaïdjan expose constamment sa position dans toutes les réunions internationales bilatérales et multilatérales : il est temps d’atteindre la paix et de commencer une nouvelle ère de reconstruction dans la région. Des médiateurs tels que les États-Unis, l’Union européenne et la Russie apprécient également hautement les efforts de l’Azerbaïdjan pour garantir la stabilité politique et économique dans le Caucase du Sud, contribuant ainsi à l’achèvement de l’architecture politique mondiale.
Que ce soit lors des réunions tenues dans le cadre de Washington, de Bruxelles ou de Moscou – ou lors de conférences, forums et événements internationaux prestigieux – l’Azerbaïdjan ne se contente pas de déclarer sa volonté de participer, mais assume également le rôle d’État locomotive dans la garantie d’un développement régional durable.
Naturellement, l’existence d’un Azerbaïdjan fort et courageux ne correspondait pas aux intérêts et aux objectifs de pays comme les États-Unis, où le lobby arménien est profondément enraciné. Malgré les travaux finaux en cours sur l’accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie et les politiques constantes de l’Azerbaïdjan pour assurer une paix et une sécurité durables dans la région, certaines forces – incapables d’accepter ces évolutions – ont poursuivi leurs jeux malveillants et ont utilisé leur influence internationale pour afficher des attitudes biaisées à l’égard de notre pays, tentant de saper sérieusement le processus de paix dans le Caucase du Sud.
Sous l’administration Biden, sous l’influence de groupes de lobbying qui avaient considérablement gagné en pouvoir dans les hautes sphères américaines, certains responsables américains ont ouvertement adopté une position injuste et inadéquate à l’égard de l’Azerbaïdjan, en contradiction avec les normes et principes du droit international.
De manière générale, les relations entre l’Azerbaïdjan et les États-Unis se sont toujours développées positivement, sur la base du respect mutuel et de la confiance. Ces relations ont été officiellement établies le 28 février 1992 et, grâce aux efforts inestimables du Leader national Heydar Aliyev, la coopération entre les deux pays – principalement dans le secteur énergétique – s’est construite sur un intérêt mutuel. La signature à ce jour de plus de 80 accords de niveau étatique témoigne clairement du haut niveau actuel des relations entre l’Azerbaïdjan et les États-Unis.
Il convient de noter que la réélection de Donald Trump à la présidence en 2024 a donné un nouvel élan aux relations entre l’Azerbaïdjan et les États-Unis. Des conversations téléphoniques et des échanges de lettres ont eu lieu entre les dirigeants. Dans plusieurs discours, le président Ilham Aliyev a parlé positivement de Donald Trump, soulignant notamment que, durant sa présidence, les États-Unis n’avaient engagé aucune nouvelle guerre, et mettant en avant son attachement à la famille et aux valeurs traditionnelles.
Dans ce contexte, la visite de travail du président Ilham Aliyev à Washington le 7 août 2025, à l’invitation du président américain Donald Trump, marque un tournant – signalant non seulement un futur développement des relations bilatérales à un nouveau niveau, mais aussi l’établissement tant attendu de la paix dans le Caucase du Sud et l’ouverture de nouvelles opportunités d’investissement pour plusieurs pays.
Cette visite historique comprend les points clés suivants :
Premièrement – La signature d’un mémorandum d’entente sur la création d’un Groupe de travail stratégique pour développer davantage la « Charte sur le partenariat stratégique entre la République d’Azerbaïdjan et les États-Unis d’Amérique ». Ce document revêt une grande importance pour l’avancement de la coopération stratégique dans des domaines tels que la connectivité régionale (y compris l’énergie, le commerce et le transit), les investissements économiques (y compris l’intelligence artificielle et les infrastructures numériques), la défense, les ventes d’armes et la lutte contre le terrorisme. Il prépare également le terrain pour l’afflux de technologies et d’investissements américains en Azerbaïdjan, et pour un engagement économique accru des États-Unis dans la région.
De plus, l’administration Trump a signé un document visant à suspendre l’application de la Section 907 du Freedom Support Act. Il convient de rappeler que cet amendement, adopté par le Congrès américain en 1992, interdisait l’aide directe à l’Azerbaïdjan sous prétexte que celui-ci aurait bloqué l’Arménie. Cette décision injuste n’avait été annulée que durant la présidence de Trump.
Deuxièmement – La signature d’une déclaration conjointe en sept points, à l’issue d’une réunion trilatérale entre le président Ilham Aliyev, le président américain Donald Trump et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Cette déclaration est importante car elle montre que l’accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie est presque finalisé. Elle annonce également un nouveau corridor régional appelé « Trump Route for International Peace and Prosperity » (TRIPP), ainsi que la fermeture du Groupe de Minsk de l’OSCE, resté inefficace pendant 30 ans.
Ainsi, la visite du président Ilham Aliyev aux États-Unis constitue une nouvelle victoire diplomatique, portant les relations Azerbaïdjan–États-Unis au niveau de partenariat stratégique et marquant une étape majeure vers la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Les efforts constants et multidirectionnels menés sous la direction du Commandant en chef, Grand Leader, le président Ilham Aliyev continueront de garantir le développement durable du peuple et du pays azerbaïdjanais.
Mazahir Afandiyev
Membre du Milli Majlis
de la République d’Azerbaïdjan,
Membre du Groupe de travail pour les relations interparlementaires Azerbaïdjan–États-Unis
Yorum Yazın