La Belgique n’augmente pas l’impôt… mais limite de plus en plus les moyens de le réduire

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La Belgique n’augmente pas l’impôt… mais limite de plus en plus les moyens de le réduire

Fiscalité 2026 : Ce qui change, ce qui reste… et ce qui disparaît

Par Kadir Duran — Bruxelles Korner

8 novembre 2025

Le gouvernement Arizona verrouille la plupart des avantages fiscaux pour les cinq prochaines années. Après une courte parenthèse d’indexation sous la Vivaldi, Jan Jambon gèle à nouveau les plafonds fiscaux de 2025 à 2030, et supprime même certains dispositifs jugés “peu efficaces”.

Résultat : pour alléger votre facture fiscale en 2026, il faudra agir avant le 31 décembre 2025, et surtout connaître les montants qui resteront figés jusqu’en 2030.

Ce qui est gelé jusqu’en 2030

L’essentiel des plafonds fiscaux reste bloqué aux montants de 2024. Cela concerne notamment :

Épargne-pension

Deux systèmes subsistent :

• 30 % de réduction jusqu’à 1.050 € (max 315 €).

• 25 % entre 1.050 et 1.350 € (max 337,50 €).

Toujours le même piège : un versement compris entre 1.051 et 1.259 € donne droit à un avantage inférieur à celui de 1.050 €.

Pour éviter la perte sèche : rester à 1.050 €, ou viser directement entre 1.260 et 1.350 €.

Dès 2026, les plafonds seront figés. Le gouvernement envisage d’unifier les deux systèmes, mais rien n’est encore acté.

Épargne à long terme (assurance-vie)

Plafond gelé à 2.450 €, pour un avantage fiscal maximal de 735 € (30 %).

Sans gel, il aurait grimpé à 2.530 €.

Intérêts des comptes d’épargne

Exonération maintenue à 1.020 €.

Au-delà, le précompte mobilier reste à 15 %.

Titres-services

Des règles régionales très différentes :

→ Wallonie

• 10,40 € (puis 11,40 € et 12,40 €).

• Réduction : 0,90 € sur les 150 premiers titres (max 135 €, ou 270 € en couple).

→ Bruxelles

• Prix : 10,20 €.

• Réduction : 15 % sur 172 titres.

• Avantage maximal : 263,16 € (ou 526,32 € en couple).

→ Flandre

• Prix : 10 € / 11 €.

• Plus aucune réduction fiscale depuis 2025.

Chèques ALE / chèques de proximité

Plafond : 1.850 €.

• Wallonie : réduction 30 % (max 555 €).

• Bruxelles : 15 % (max 277,50 €).

• Flandre : plus aucune réduction.

Frais de garde d’enfants

• Réduction : 45 % jusqu’à 16,90 €/jour → gain net 7,60 €/jour/enfant.

• Pour les parents isolés : avantage pouvant monter jusqu’à 75 % selon les revenus.

Dons

L’Arizona réduit la déduction :

• Avant : 45 %

• Maintenant : 30 %

Un don de 40 € donnera droit à 12 € de réduction, contre 18 € auparavant.

Isolation du toit (Wallonie uniquement)

• Réduction : 30 %

• Plafond : 4.020 €

• Conditions : bâtiment de +5 ans, travaux effectués par un entrepreneur, normes minimales d’isolation respectées.

CPTI (pension complémentaire des indépendants en personne physique)

• Réduction : 30 % (plus centimes communaux).

• Exemple : 1.000 € versés → 300 € d’économie fiscale.

• Obligation : respecter la règle des 80 % (pensions cumulées).

Travaux dans un logement loué via une AIS (Wallonie)

• Montant minimum : 14.610 €

• Engagement de location via AIS : 9 ans.

• Réduction : 5 %/an, max 1.510 €/an.

(Plus d’avantage en Flandre depuis 2019, et à Bruxelles après 2016.)

Ce qui disparaît totalement

Le fédéral supprime plusieurs avantages considérés comme “peu utilisés” ou “trop coûteux pour l’impact” :

Réduction d’impôt pour employé de maison

→ Fin de l’avantage fiscal.

Réduction d’impôt pour frais d’adoption

→ Supprimée.

Réduction pour assurance protection juridique

→ Disparition complète.

Réduction pour véhicules électriques légers

(tricycles, quadricycles)

→ Plus aucun avantage.

Réduction pour moins-values lors du partage d’une PRICAF privée

→ Supprimée également.

 En résumé : une fiscalité sous anesthésie

Le budget fédéral mise clairement sur la stabilité… pour ne pas dire la rigidité.

Les contribuables doivent composer avec :

des plafonds gelés jusqu’en 2030

des avantages régionaux de plus en plus divergents

plusieurs déductions supprimées

et un seul grand levier encore flexible : optimiser ses dépenses avant le 31 décembre 2025.

La Belgique n’augmente pas l’impôt… mais limite de plus en plus les moyens de le réduire.

source / L'ECHO