“Je suis musulman, j’ai des frères, mais je ne suis pas Frère musulman”
GUNDEM“Je suis musulman, j’ai des frères, mais je ne suis pas Frère musulman”
Bruxelles Korner / Kadir Duran
ANALYSE
ARTICLE DE PRESSE – POLITIQUE BRUXELLOISE
“Je suis musulman, j’ai des frères, mais je ne suis pas Frère musulman” : Fouad Ahidar se défend et clarifie son projet politique
Suite à son passage au LN24 , Par Gauvain Dos Santos, Dorian de Meeûs, Maxime Binet
Publié le 5 juin 2025 - LN24 - Bonsoir Le Club
BRUXELLES – En pleine effervescence post-électorale, le président de la Team Fouad Ahidar (TFA), arrivé en force au Parlement bruxellois avec trois sièges néerlandophones, s’est exprimé longuement sur LN24. Il y a évoqué la possible coalition de gauche, ses désaccords avec le MR, les questions de société brûlantes comme la neutralité religieuse ou encore la situation à Gaza. Une interview où le franc-parler du Bruxellois a fait mouche.
Une coalition de gauche crédible ?
Fouad Ahidar croit à l’initiative d’Ahmed Laouej visant à réunir PS, PTB, Ecolo, Groen, Vooruit et TFA. Une note commune de 10 pages et des rencontres bilatérales laissent présager “un projet sérieux”. Si Ecolo valide, “il y a une grande chance que ça se fasse”, déclare-t-il.
Ministère en vue ?
Sans le cacher, Ahidar ambitionne de gouverner : “Le logement m’intéresse particulièrement.” Il pointe l’urgence sociale à Bruxelles : “Même ceux qui gagnent 2 000 euros n’arrivent plus à se loger.”
Attaques de Bouchez : “Il se lève avec moi, il s’endort avec moi”
Très critique envers le président du MR, Georges-Louis Bouchez, qui a émis une exclusive contre la TFA, Ahidar ironise : “Il vit mal mon succès. Il ferait mieux de s’occuper de Bruxelles au lieu de le faire depuis Mons.” Il distingue cependant une meilleure entente avec certains élus bruxellois du MR, notamment David Leisterh – bien que ce dernier démente toute ouverture.
Un parti “inclassable”
Refusant l’étiquette gauche-droite, Ahidar se veut pragmatique : “Les Bruxellois veulent des solutions.” Son parti se définit par la justice sociale et l’inclusion. “Nous ne sommes pas un parti communautaire. Nous parlons de sécurité, de logement, de propriété – pour tous.”
Islam, voile, laïcité : une vision nuancée
Fier d’être musulman, il revendique une laïcité de services plutôt que d’apparence : “Ce qui compte, c’est la neutralité du service rendu, pas le look de la personne.” Il défend la possibilité pour les enseignants et les fonctionnaires de porter des signes religieux. Il estime que le port du voile devrait être autorisé à partir de 16 ans à l’école.
Faille électorale ? “Faisons des listes bilingues”
Interrogé sur la mécanique qui lui a permis d’être élu grâce à des voix francophones, il plaide pour une réforme : “Assez du clivage flamands/francophones. Inspirons-nous du PTB : une liste, un projet pour tous les Bruxellois.”
Gaza, Israël et le Hamas : des propos qui font débat
Ahidar, qui s’est rendu huit fois à Gaza, qualifie la situation d’“indescriptible”. Il condamne l’inaction internationale et le veto américain. Il plaide pour une reconnaissance de l’État palestinien. Sur le Hamas, il déclare : “Ils ont été élus démocratiquement. Ce sont des résistants.” Des propos polémiques qu’il assume tout en condamnant fermement “toute forme d’antisémitisme”.
Sur les Frères musulmans : “Je suis un citoyen belge, pas une étiquette”
Enfin, répondant aux accusations l’associant à des mouvances islamistes, il tranche net :
“Je suis musulman, j’ai des frères, mais je ne suis pas Frère musulman. Je travaille pour tous les Bruxellois.”
➤ Conclusion : Ahidar, en route vers un poste ministériel ?
Ambitieux, combatif, clivant mais rassembleur dans son approche, Fouad Ahidar s’impose désormais comme un acteur clé de la scène bruxelloise. Si la coalition de gauche aboutit, il ne cache plus ses ambitions gouvernementales. Affaire à suivre dans une capitale où les lignes politiques n’ont jamais été aussi mouvantes.
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