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Exclusif: L'incroyable parcours de Salah, djihadiste bruxellois devenu ennemi public numéro 1
rédaction DHPublié le 15/11/2015 à 10h11
Le commanditaire des attentats est l'ami d'enfance de Salah Abdeslam, dont voici le parcours.
Selon nos infos, le commanditaire des attentats de Paris, le Molenbeekois Abdelhamid Abaaoud, n'est autre que l'ami d'enfance de Salah Abdeslam, l'ennemi public numéro 1. Abaaoud et Salah n'auraient d'ailleurs rompu le contact. Rien de surprenant dès lors à ce qu'Abaaoud soit effectivement le commanditaire de ces attentats.
Salah Abdeslam est désormais l’homme le plus recherché du pays. Le jeune Molenbeekois, n’est autre que le frère d’Ibrahim, un des kamikazes qui s’est fait exploser dans un café parisien. Il est également le frère de Mohamed, arrêté lui, ce samedi à Molenbeek et toujours entre les mains de la justice bruxelloise, à l’heure d’écrire ces lignes.
Qui sont donc ces trois frères originaires de Molenbeek ?
Les trois sont nés à Bruxelles mais disposent désormais de la nationalité française. Ils ont passé leur jeunesse à Molenbeek. Tous les trois étaient bien connus de la justice belge.
À commencer par Brahim, 31 ans, celui qui est donc mort en kamikaze à Paris. Il était bien connu pour trafic de stupéfiants et vols. Il a d’ailleurs comparu libre début des années 2000 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles où il était poursuivi pour trafic de stupéfiants. Et ce, aux côtés de ses frères, Salah et Mohamed.
On sait également que Brahim a séjourné en Syrie. Tout comme son frère, Salah, 26 ans. Salah était domicilié au 30 parvis Saint Jean-Baptiste, sur la place communale de Molenbeek-Saint-Jean.
C’est là que, samedi soir, des perquisitions ont eu lieu. On sait également que Salah travaillait dans le service public. Tout comme son frère d’ailleurs, Mohamed, arrêté samedi soir. Ce dernier était employé communal… à Molenbeek !
Hier soir, les proches des trois frères se disaient sous le choc. Ils ne s’attendaient pas à une telle nouvelle. "On savait qu’Ibrahim était plus radical dans ses idées mais jamais on n’aurait jamais imaginé cela des trois frères. Nous les avons encore vus quelques jours avant ces attentats à Paris", ont déclaré des membres de la famille des trois frères.
Un véritable arsenal de guerre
Des kalachnikovs et des ceintures fabriquées avec un explosif artisanal : le TATP.
Tous les témoignages des médecins urgentistes qui sont intervenus pour aider les blessés sur le théâtre des attentats sont formels : ce sont des "blessures de guerre". Certains ajoutant qu’il s’agissait de blessures comme on pouvait "en voir en 14-18". Une vraie boucherie donc.
Et pour cause, les terroristes étaient lourdement armés. Pour frapper aveuglément, ils ont utilisé des kalachnikovs. L’arme préférée des révolutionnaires et insurgés de tous poils aux quatre coins du monde, mais aussi des braqueurs de fourgons.
Cette arme automatique de calibre 7.62 est extrêmement puissante. Une rafale de kalachnikov peut transpercer des murs en béton. Il suffit d’imaginer les dégâts que cela peut occasionner à un corps humain. Ce n’est malheureusement pas pour rien que l’identification des victimes prend autant de temps.
Vu le nombre de corps et de douilles retrouvées par les enquêteurs, les assaillants devaient disposer d’un nombre de chargeurs impressionnant.
La nouveauté qui inquiète le plus les autorités est l’utilisation de ceintures ou de gilets explosifs. Une première en France. Pour cet équipement, il semble que les terroristes ont fait dans l’amateurisme le plus total. En effet, ils ont utilisé un explosif artisanal dont la recette se trouve très facilement sur internet : le TATP ou peroxyde d’acétone. Un explosif qui est très instable. Les explosifs étaient reliés à un détonateur équipé d’un simple bouton-poussoir.
Un simple bricolage donc, mais qui s’est révélé extrêmement efficace.
Les trois terroristes du Stade de France étaient en outre chargés de boulons pour faire un maximum de dégâts. On sait aujourd’hui qu’ils ont été refoulés à l’entrée du stade et que leur objectif n’était pas de mourir seul, mais bien de faire un maximum de victimes à l’intérieur du complexe qui était plein à craquer.
Deux frères interpellés parmi les sept suspects
Pas moins de sept suspects ont été interpellés au plat pays, principalement du côté de la commune bruxelloise de Molenbeek, ce week-end, dans le cadre de l’instruction menée chez nous après les attentats perpétrés à Paris.
Parmi eux, Karim A. - 38 ans - qui habite avenue Jean de la Hoese, à Molenbeek, et Ayoub A. qui serait le frère du premier. Ils ont été questionnés sur leurs emplois du temps respectifs et leurs liens présumés avec le terroriste belge recherché Abdeslam Salah (lire ci-contre).
Selon nos informations, ils ont affirmé qu’ils ne le connaissaient pas et qu’ils n’avaient aucun lien avec les attentats de Paris. Ils ont également été interrogés sur leurs liens avec un autre voisin - Mohamed A. - que les policiers cherchaient à interpeller dans la nuit de samedi à dimanche et qui pourrait avoir un lien avec la location des deux voitures, immatriculées en Belgique, retrouvées à Paris, à proximité de la salle de concert Bataclan et du cimetière du Père Lachaise.
On ignorait hier soir si Karim et Ayoub A. avaient été - ou non - placés sous mandat d’arrêt ou s’ils avaient vu le délai de leur garde à vue prolongé.
Les jeunes de Molenbeek réagissent: "Daech nous met dans la merde"
Deglume PaulinePublié le 15/11/2015 à 07h11
Ils condamnent les attentats de Paris et craignent les amalgames
Alors que des arrestations en lien direct avec le massacre de Paris ont eu lieu samedi à Molenbeek, tous les regards se tournent vers cette commune située dans l’ouest de la Région bruxelloise. Tant dans les médias belges qu’internationaux, Molenbeek est désormais considérée comme étant la base arrière de l’islamisme radical en Europe.
Une réputation lourde à porter pour les habitants de cette commune pauvre de la capitale… "Même si l’on comprend la méfiance des gens, les amalgames sont trop fréquents. J’étais à l’aéroport ce matin et j’ai senti des regards pesants. Pourtant, je n’ai pas une dégaine à me faire sauter", raconte Jawad, 29 ans.
Agacé par les raccourcis, Sofian semble résigné. "Certains vont encore penser qu’il n’y a que de la racaille ici. Mais bon cela va durer une semaine et puis ça passe. Ici, personne ne bouge. On sait que l’on ne changera pas les préjugés…"
Par rapport aux attentats de vendredi, les réactions des jeunes Molenbeekois que nous avons croisés sont unanimes. "Ma famille, mes amis, moi-même, on est choqué. D’abord, parce que cela se passe à 300 km de chez nous et parce que c’est d’une violence extrême. Ensuite, parce qu’on ne réalisait pas qu’on pouvait être touché en Europe par les conflits se déroulant ailleurs dans le monde", commente Youssef. "Tuer un individu, c’est un péché majeur dans notre religion et cela mérite un châtiment. Nous n’avons rien à voir avec les gens de Daech. Je suis la voie de Dieu. Eux, je ne les écoute pas. Mes pensées vont aux familles des victimes", a ainsi déclaré Adam, 17 ans.
L’aversion envers Daech est clairement exprimée par les citoyens interrogés. "Mais pourquoi ces gens existent ? Ils salissent notre religion et ils nous mettent dans la merde. Comment des idées pareilles peuvent venir à l’esprit : aller tuer des gens et penser que c’est héroïque", s’indigne Sofian qui conseille aux jeunes de lire le Coran pour mieux s’informer.
À d’autres, nous demandons s’ils ont déjà été approchés par des prédicateurs. "Pas personnellement, mais des amis ont eu affaire à des recruteurs. Ils se trouvent surtout du côté des Étangs noirs", confie un jeune homme préférant rester anonyme. Les récents événements ont visiblement des conséquences sur le quotidien des jeunes vivant à Molenbeek. "La présence policière a été renforcée. Nous avons été contrôlés il y a deux heures. Nous, on est tranquille, on se balade entre potes. Mais on sent que les policiers sont sur les dents", observe Cihan, 18 ans.
Après l’attentat à Charlie Hebdo, des jeunes issus de l’immigration avaient vanté les exploits des terroristes, ce qui avait choqué l’opinion publique. Dans le cas des attentats du 13 novembre, on constate au contraire une identification et beaucoup de compassion vis-à-vis des victimes. "Je suis contre Daech. Jamais je ne pourrais vivre comme cela. Même pas besoin de connaître les gens tués pour être choqués. Nous aussi, on se fait des spectacles, des terrasses…", commente ainsi Jawad.










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