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Kazakhstan – UE : dix ans d’un partenariat stratégique qui veut passer à la vitesse supérieure

Kazakhstan – UE : dix ans d’un partenariat stratégique qui veut passer à la vitesse supérieure

Kazakhstan – UE : dix ans d’un partenariat stratégique qui veut passer à la vitesse supérieure

Au Press Club, le Kazakhstan s’affirme comme pivot stratégique entre Est et Ouest

Par Kadir Duran /  Bruxelles Korner
Bruxelles, 24 novembre 2025

À Bruxelles, capitale politique de l’Union européenne et carrefour des diplomates du monde entier, l’Ambassade du Kazakhstan a présenté aujourd’hui une feuille de route ambitieuse : celle de la prochaine décennie du partenariat stratégique entre Astana et l’Union européenne.

À l’occasion du 10ᵉ anniversaire de l’EPCA, l’Accord de Partenariat et de Coopération Renforcé signé avec l’UE, l’Ambassadeur Roman Vassilenko a livré une vision claire : la relation Kazakhstan–UE n’est plus seulement un chapitre diplomatique — c’est devenue une colonne vertébrale de la connectivité eurasiatique, de la sécurité énergétique européenne et de la transition verte mondiale.

Une relation « mûre, confiante et tournée vers l’avenir »

Devant la presse européenne, l’Ambassadeur a rappelé une série de faits parfois méconnus :

Malgré les turbulences géopolitiques actuelles, la relation n’a jamais été aussi dense : rencontres à Samarcande, New York, Astana, Bruxelles ; dialogues sectoriels accélérés ; et un 22ᵉ Conseil de coopération Kazakhstan-UE qui se tient dès la semaine prochaine.

« Nous avons construit une relation fondée sur la confiance, les intérêts partagés et une vision commune de la stabilité régionale », a résumé le diplomate.

 

 

Énergie : un partenaire devenu indispensable à l’Europe

Le message kazakh est limpide : Astana reste un pilier de la sécurité énergétique européenne, dans un contexte où la diversification est devenue vitale.

Un engagement que le pays entend poursuivre « de façon stable, sécurisée et sans interruption ».
Dans un monde fracturé, ce type de continuité vaut de l’or.

Le « Middle Corridor », l’artère eurasiatique qui rebat les cartes

S’il y a un mot-clé dans cette intervention, c’est bien connectivité.

Le Kazakhstan s’affirme aujourd’hui comme le pont physique, numérique et stratégique entre l’Europe et l’Asie, grâce au Corridor transcaspien — le fameux Middle Corridor, alternative crédible aux routes passant par la Russie ou l’Iran.

Quelques chiffres marquants :

L’ouverture de l’Arménie au transit du fret kazakh, annoncée lors de la visite du président Ilham Aliyev, marque un tournant régional. Les premiers convois de blé ont déjà franchi la frontière : un symbole fort.

Le Kazakhstan l'affirme sans ambages :
Le Middle Corridor n’est plus une route,  c’est une plateforme de coopération régionale.

Compatible avec :

Transition verte, matières premières critiques et intelligence artificielle

L’Europe parle beaucoup de souveraineté industrielle. Le Kazakhstan, lui, propose des solutions.

Le pays possède 21 des 34 matières premières critiques listées dans la législation européenne et exporte déjà :
cuivre, chrome, titane, phosphore, manganèse, beryllium, tantale…

Le projet Sarytogan Graphite, désormais reconnu comme Projet stratégique européen, symbolise cette nouvelle convergence.

À cela s’ajoute :

Le Kazakhstan ne veut pas seulement fournir des matières premières, mais participer aux chaînes de valeur européennes.

Vers plus de mobilité entre Européens et Kazakhs

Très attendu : l’UE a donné mandat à la Commission pour négocier :

Un pas concret vers plus d’échanges académiques, culturels, économiques et touristiques.

La diplomatie kazakhe insiste :
Le lien humain est la base de toute relation durable.

Une décennie nouvelle, un partenariat renforcé

Pour Finir  l’Ambassadeur Roman Vassilenko a décrit une vision qui dépasse la simple coopération technique :

« Nous avons bâti un partenariat mûr et confiant. La prochaine décennie sera celle des réalisations concrètes, pour nos peuples et pour la stabilité de notre continent. »

L’avenir du partenariat Kazakhstan–UE se jouera dans :

Et Bruxelles, une fois de plus, en est la scène centrale.

Kazakhstan – UE : une diplomatie assumée, un partenariat à accélérer

Le débat organisé au Press Club Brussels a révélé un Kazakhstan parfaitement sûr de sa diplomatie multi-vectorielle : parler à la Russie, à la Chine, à l’Union européenne et aux États-Unis sans jamais entrer dans une logique de blocs, mais en défendant un pragmatisme stratégique devenu sa marque de fabrique.

L’Ambassadeur Roman Vassilenko a appelé à un partenariat UE–Kazakhstan plus rapide, plus concret et plus ambitieux, mettant en avant deux priorités : la connectivité avec le rôle central du Middle Corridor  et la coopération sur les matières premières critiques dont dépend la transition industrielle européenne.

Les journalistes présents, dont Colin Stevens (Europorter), ont insisté sur les enjeux énergétiques : sécurité d’approvisionnement, hydrogène vert, nucléaire civil, rôle du Kazakhstan dans la transition verte européenne. Des questions précises, parfois directes, qui ont permis d’éclairer les objectifs actuels d’Astana.

La conférence a également mis en lumière les relations bilatérales du Kazakhstan avec la Belgique, l’Inde et l’ensemble de l’Asie centrale, sans oublier les projets de corridors ferroviaires passant par l’Afghanistan, preuve du rôle régional croissant joué par le pays.

Enfin, l’échange s’est conclu sur les “ponts vivants” : diasporas, étudiants, mobilité, visas et échanges humains, considérés comme la véritable base du partenariat UE–Kazakhstan pour les dix prochaines années.

Un débat franc avec la presse européenne

Après l’exposé structuré de l’Ambassadeur, la salle du Press Club Brussels Europe bascule dans un format plus direct : questions sans filtres, réponses assumées.
La séance est modérée par Colin Stevens, président et rédacteur en chef d’EU Reporter, figure bien connue du microcosme bruxellois.

D’emblée, il pose la question que tout le monde se pose mais que peu formulent à haute voix :

Comment un pays comme le Kazakhstan peut-il, dans le contexte actuel, maintenir sa politique multi-vectorielle entre la Russie, la Chine, l’Union européenne… et les États-Unis ?

Multi-vectorielle, oui. Mais guidée par une seule boussole : la Charte de l’ONU

La réponse de l’Ambassadeur Roman Vassilenko est aussi politique que géopolitique.
Il commence par rappeler l’évidence géographique :

« Depuis près de 35 ans d’indépendance, nous avons appris la valeur d’une politique étrangère équilibrée et pragmatique. La diplomatie est notre réponse historique. »

Au centre de cette approche : une ligne rouge claire.

« Notre principe fondamental, c’est la Charte des Nations unies. Elle reste le phare sur lequel nous alignons nos relations avec tous nos partenaires. »

Autrement dit :

Le Kazakhstan se définit ainsi comme un État pivot, crédible parce qu’il parle à tous et parce qu’il respecte ses engagements internationaux.

L’UE, partenaire essentiel… mais trop lente

Colin Stevens poursuit avec une question très bruxelloise :
Pourquoi demander à l’UE d’aller plus vite, alors que ses processus sont lourds par nature ?

L’Ambassadeur reconnaît :

Il cite l’engagement européen lors du Forum UE–Asie centrale :
10 milliards d’euros annoncés pour les corridors de transport, dont le Middle Corridor.

Deux ans plus tard :

Un début, mais pas assez :

« Les projets sont identifiés, le marché est là, la demande est là. Il faut accélérer. »

Pétrole, uranium, hydrogène vert : l’équation énergétique kazakhe

Interrogé sur la sécurité énergétique européenne, l’Ambassadeur déroule les chiffres :

En parallèle, Astana développe les routes alternatives via la Caspienne, l’Azerbaïdjan et la Turquie pour augmenter les volumes transitant par le Middle Corridor.

Sur le futur énergétique :

« Les vrais partenaires seront ceux qui investiront dans l’extraction mais aussi dans la transformation sur place. »

Belgique–Kazakhstan : logistique, spéculoos… et demain des universités ?

À la question du rôle belge, l’Ambassadeur met les points clés :

« Nous avons des universités britanniques, allemandes, américaines… mais pas encore belges. Nous espérons y remédier. »

Même le football s’y met : Bruges jouera bientôt à Almaty.

Inde, Afghanistan et intégration régionale

Un journaliste indien interroge la connexion avec l’Inde et l’Afghanistan.
Réponse : un immense potentiel… bloqué par la connectivité terrestre.

Le projet discuté :

Sur la région :
commerce intra-CA passée de 5 à 11 milliards USD, Vision commune 2040, projets synchronisés.
Le Kazakhstan se veut moteur d’une Asie centrale intégrée.

Les « ponts vivants » : diasporas, étudiants et visas

Ces liens humains sont l’un des piliers du discours de l’Ambassadeur.

« Pas de vague migratoire. Mais un immense potentiel d’échanges, de circulation, de liens durables. »

Un cocktail, une photo, et un dernier message

La séance se termine par des photos, des poignées de main, des promesses de se revoir « dans dix ans pour mesurer le chemin parcouru ».
Autour du cocktail, diplomates, journalistes et experts prolongent la discussion.

L’Ambassadeur conclut :

« Le Kazakhstan est vaste, les possibilités immenses. Il y a de la place pour tous les partenaires qui travaillent avec nous dans une logique gagnant-gagnant. »

À Bruxelles, ce jour-là, le message est passé.
Reste à voir si l’Europe suivra le rythme des ambitions affichées.

 

 

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