Bruxelles est morte et personne ne pleure
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OPINION
Bruxelles est morte et personne ne pleure
Par Kadir Duran / Bruxelles Korner
Bruxelles agonise dans un silence assourdissant.
Et pourtant, personne ne semble vouloir sonner l’alarme. Les éditorialistes le disent désormais sans détour, comme Fabrice Grosfilley dans son billet rageur : la colère remplace la lassitude.
Mais cette colère, elle n’est pas que journalistique.
Elle est citoyenne.
Elle est bruxelloise.
Et elle est légitime.
Depuis des mois, la Région sombre, étouffée par l’incapacité totale des partis à composer un gouvernement. Et pendant que les dates butoirs s’enchaînent, explosent et se renouvellent dans un ballet grotesque, Bruxelles coule.
Deux milliards brûlés, faute de gouvernement
Les chiffres sont là, froids, brutaux, humiliants :
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1,5 milliard de déficit fin 2024.
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125 millions de déficit supplémentaires par mois en 2025.
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16 mois d’impasse politique : 2 milliards partis en fumée.
Deux milliards jetés par les fenêtres pendant que les négociateurs jouent à la politique comme à un jeu de société. Deux milliards qui ne financeront pas les écoles, les CPAS, les associations, les transports, la sécurité, la propreté ou les hôpitaux.
Deux milliards que les citoyens devront payer : soit par des services réduits, soit par des taxes plus élevées — probablement les deux.
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En décembre : 2,25 milliards.
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En février : 2,5 milliards.
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À Pâques : 2,7 milliards.
Une dérive financière inimaginable dans n’importe quel État normal.
Mais ici, à Bruxelles, c’est devenu la routine.
Les partis responsables : MR, PS, Open VLD… et les autres
Dans ce naufrage généralisé, les responsabilités sont claires :
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Le MR, qui promettait de « réformer Bruxelles en 100 jours », en est aujourd’hui à 526 jours d’incapacité totale à conclure un accord.
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Le PS, qui a refusé la N-VA mais refuse aussi d’assumer les concessions nécessaires.
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Open VLD, qui joue la comédie de la rigueur tout en ajoutant 125 millions de déficit par mois.
Les autres suivent la même logique :
Les Engagés n’osent rien dire, Vooruit a saboté l’un des seuls scénarios possibles, Groen a accepté une coalition contre-nature.
Personne ne peut se regarder dans le miroir.
Et pourtant… tout cela aurait pu être évité
Il existe une vérité que personne n’ose dire :
Bruxelles aurait pu avoir un gouvernement depuis longtemps si le parti Team Fouad Ahidar avait été invité à la table.
Au lieu de cela :
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une campagne de discrédit,
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des accusations grotesques,
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une diabolisation absurde d’un programme profondément bruxellois.
Ce qui effraie, ce n’est pas un programme.
C’est que des Bruxellois authentiques puissent enfin prendre la parole.
La plus grande hypocrisie : des élus qui ne sont même pas Bruxellois
Beaucoup de ceux qui prétendent « parler au nom de Bruxelles » :
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n’ont jamais grandi ici,
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ne vivent pas la réalité bruxelloise,
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ne connaissent pas les quartiers, les écoles, la pauvreté, les tensions.
On ne gouverne pas Bruxelles depuis un bureau.
On gouverne Bruxelles quand on a grandi dans Bruxelles.
Les députés vivent dans une bulle salariale
Comment comprendre les difficultés bruxelloises quand :
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on gagne 15 000 € brut par mois,
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on vit loin des réalités du 10e décile,
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on fête, trinque, inaugure et pose chaque soir,
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on ne subira jamais les conséquences de la faillite à venir ?
Pendant ce temps :
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les CPAS manquent de moyens,
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les associations s’effondrent,
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les familles survivent,
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l’État régional est à quelques mois d’une suspension de paiement.
Une classe politique qui fête pendant que Bruxelles meurt
Comment peut-on continuer à :
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sourire,
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couper des rubans,
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applaudir dans des réceptions,
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se mettre en scène...
… alors que la fin approche ?
Quand les caisses seront vides :
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plus de subsides,
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plus de soutien aux associations,
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plus de moyens pour les communes.
Ce jour-là, ceux qui applaudissent aujourd’hui tourneront le dos.
Nous prions pour un État déjà mort
Bruxelles est en faillite.
Politiquement, budgétairement, institutionnellement.
Et personne ne pleure.
Ce silence, cette lâcheté, ce manque total de courage politique : voilà ce qui tue Bruxelles, plus encore que les milliards perdus.
Il est temps d’arrêter la comédie.
Après les funérailles de Bruxelles… ce sera votre tour
Ce que beaucoup refusent encore de comprendre :
les funérailles de Bruxelles ne seront pas la fin.
Ce sera le début de votre propre cauchemar.
Quand un État s’effondre, ce n’est jamais le politicien qui paie.
C’est vous.
Voici ce qui vous attend
Ils vont vous taxer au maximum
Augmentation :
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des droits d’enregistrement,
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des droits de succession,
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des droits de donation,
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de toutes les taxes régionales.
Ils vont supprimer les avantages fiscaux
Réductions, déductions, aides… tout sera raboté.
Ils ne protégeront plus les propriétaires
Ni en Belgique, ni à l’étranger.
L’immobilier sera la première cible.
Ils pourront saisir, confisquer, sanctionner
Voiture, maison, entreprise :
saisies, pénalités, amendes à répétition.
Les amendes routières exploseront
Chaque radar deviendra une machine à cash.
Les taxes de circulation augmenteront
Sans débat. Sans majorité stable.
Les frais de scolarité monteront
Pour financer ce qui reste.
Les tickets de transport deviendront un luxe
Moins de subsides = prix plus élevés, fréquence réduite.
Alors… c’est vraiment ça que vous voulez ?
Pour vos enfants ?
Pour votre famille ?
Pour votre Région ?
Réveillez-vous.
Si vous continuez à regarder Bruxelles mourir sans réagir, alors ce cauchemar deviendra votre réalité.
Bruxelles est en train de mourir.
Mais vous,
vous êtes encore en vie.
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