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Accord budgétaire Arizona : un pansement politique, pas un projet de société

Accord budgétaire Arizona : un pansement politique, pas un projet de société

Accord budgétaire Arizona : un pansement politique, pas un projet de société

Bruxelles Korner / Kadir Duran

 

Ainsi, on ne “trouve” pas 10 milliards : on en fait seulement 4.

Les ministres ont présenté ce lundi matin le résultat du long conclave budgétaire.

« Nous avons discuté pour pouvoir respecter la norme européenne en 2029 », a expliqué Bart De Wever.
Ainsi, 9,2 milliards d’euros sont trouvés pour 2029 et le montant devrait atteindre 10 milliards en 2030  grâce, pour 60 %, à des réductions de dépenses et, pour 40 %, à de nouvelles recettes.
Le Premier ministre parle d’un « budget robuste et solide, qui prévoit une diminution du déficit de 2,2 milliards ».

À qui va réellement profiter cet accord de dernière minute, censé sauver les meubles en évitant l’écroulement du gouvernement Arizona ou des décisions prises sans réflexion à la toute dernière minute ?
Dans l’ensemble, riche ou pauvre, tout le monde va trinquer  sauf peut-être celui qui boit du soda, puisque la TVA passe de 21 % à 12 %, un petit geste symbolique qui ne change rien au fond.

On serre les dépenses à hauteur de 60 % et on mise sur de nouvelles recettes pour les 40 % restants. Mais en réalité, seules ces 40 % de recettes ont été trouvées. On annonce que l’on va traquer les fraudeurs et remettre au travail les malades : sur papier, cela fonctionne ; en pratique, cela reste très incertain.

Plus de taxes sur les dividendes et de nouvelles taxes sur les plus-values : est-ce que cela encouragera les investisseurs ? Peu de recettes supplémentaires pour un pari énorme. A-t-on vraiment réfléchi ? Traquer les pauvres et râper les riches : le même refrain.

Analyse : Qui profite réellement de cet accord budgétaire de dernière minute ?

Soyons honnêtes : cet accord ne crée pas de gagnants. Il limite surtout les dégâts politiques.
Il sert d’abord à sauver le gouvernement Arizona, pas à construire une stratégie économique réfléchie.

1. Politiquement, le grand gagnant… c’est le gouvernement lui-même

Cet accord agit comme un pare-feu. Il empêche :
• l’écroulement de la coalition,
• l’effondrement complet de sa crédibilité,
• une sanction directe des marchés,
• une humiliation devant Bruxelles à six mois d’un contrôle européen.

C’est un accord de survie politique, bricolé dans l’urgence, permettant à chaque parti d’éviter d’être accusé d’un échec budgétaire historique.

Le citoyen, lui, n’est gagnant en rien. Ni le pauvre, ni le riche.

2. Pour les ménages : tout le monde paie, mais pas de la même manière

Les classes populaires

• Accises gaz en hausse → factures plus élevées
• Peu de protections réelles
• Effet indexation limité
• Le seul “cadeau” :
Un soda à 12 %, mesure anecdotique et incohérente

Les classes moyennes

Les plus touchées :
• Énergie plus chère
• TVA relevée sur plusieurs postes
• Indexation plafonnée
• Pression fiscale globale inchangée

Les ménages aisés

• Taxe sur comptes-titres doublée
• VVPR-bis : 15 % → 18 %
• Nouvelle taxe sur les plus-values : symbolique

Mais sur le fond :
• aucune réforme structurelle,
• aucune taxation des grandes fortunes,
• optimisations intactes.

Résultat :
➡️ Les riches ne sont pas vraiment touchés,
➡️ les pauvres ne sont pas aidés,
➡️ la classe moyenne paie la note.

3. Pour les entreprises : un cadeau à moitié emballé

Elles gagnent :
• 800 millions via l’indexation plafonnée
• Quelques baisses ciblées
• Quelques signaux pro-compétitivité

Elles perdent :
• Précompte mobilier en hausse
• Taxe sur les plus-values
• Aucun cap clair pour 2026 et après

Un message contradictoire : on soulage d’un côté, on taxe de l’autre.
Peu convaincant pour attirer les investisseurs.

4. Le pari irréaliste : “mettre au travail 100.000 malades de longue durée”

Sur papier, oui.
Dans la réalité :
• système médical saturé,
• manque d’accompagnement,
• réformes inachevées,
• délais administratifs trop longs.

C’est un pari comptable, pas une politique.

5. “On va traquer les fraudeurs” : l’illusion classique

377 inspecteurs supplémentaires, c’est bien.
Mais sans :
• modernisation informatique,
• simplification fiscale,
• vraie coopération internationale,
• outils contre les montages complexes,

… la fraude organisée continuera.
Comme toujours, c’est la petite fraude qui sera ciblée.
On traque les faibles, pas les gros.

6. Globalement : un budget sans vision, un accord purement défensif

Cet accord ne :
• relance pas l’économie,
• n’attire pas les investisseurs,
• ne protège pas les ménages,
• ne réforme pas l’État,
• ne modernise pas les institutions,
• ne prépare pas 2029.

C’est un budget qui essaie de tenir.
Pas un budget qui construit.

Pour Finir

Riche ou pauvre, tout le monde va payer.
Certains un peu moins, d’autres beaucoup plus.
Mais personne n’y gagne.

Ce budget n’est pas une vision.
C’est un compromis sous perfusion, écrit à 4 h du matin, pour éviter la chute d’un gouvernement…
qui ne gouverne déjà plus.

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